Ce 11 septembre 2022, nous redécouvrons avec enthousiasme les principes politiques de Salvador Allende, notamment sur le rôle des étudiants dans les processus de changement. Ce sont des paroles, qui à travers le temps, prennent encore tout leur sens, surtout face aux défaites électorales et à l’ambivalence de la petite bourgeoisie réformiste.

En décembre 1972, le président Allende a visité le Méxique et donné une conférence magistrale devant les autorités du pays et les étudiants de l’Université de Guadalajara. C’est à cette occasion que Allende prononça la célèbre phrase: « Etre jeune et ne pas être révolutionnaire est une contradiction quasi biologique ».

Mais nous avons choisi un autre extrait de ce discours, d’une toute aussi grande éloquence, concernant le rapport entre la jeunesse, en particulier étudiante, et les transformations sociales qui se font toujours nécessaire sur le continent latino-américain et le monde.

La jeunesse doit assumer sa responsabilité historique ; elle doit comprendre qu’il n’y a pas de lutte entre les générations, comme je l’ai dit il y a un instant ; mais qu’il y a une confrontation sociale, ce qui est très différent. Et que ceux d’entre nous qui ont dépassé de peu l’âge de 60 ans (gardez moi le secret) et les jeunes qui ont 18 ou 20 ans, peuvent être sur la même barricade dans cette confrontation.

Il n’y a pas de querelle entre les générations, et c’est important de ne pas l’oublier. De plus, la jeunesse doit comprendre son obligation d’être jeune ; et s’il est étudiant, il doit se rendre compte qu’il existe d’autres jeunes qui, comme lui, ont le même âge mais ne sont pas étudiants. Et s’il est étudiant à l’université, à plus forte raison, s’intéresser au jeune paysan ou au jeune ouvrier, et avoir un langage de jeunesse, pas un langage uniquement d’étudiants universitaires, pour les étudiants universitaires.

L’étudiant a aussi une autre obligation parce qu’il a plus de possibilités de comprendre les phénomènes économiques et sociaux et les réalités du monde ; il a le devoir d’être un facteur dynamique des transformations, mais sans perdre le sens des réalités.

La révolution ne passe pas par l’université et cela doit être compris ; la révolution passe par les grandes masses ; la révolution est faite par les peuples ; la révolution est essentiellement faite par les travailleurs.

Salvador allende
Université de GUADALAJARA (Méxique)
déc. 1972